ESRS E3 (CSRD) – Ressources en eau : structurer son reporting RSE

Parmi les normes introduites par la directive CSRD, l’ESRS E3 ressources en eau impose aux entreprises de rendre compte de leur impact sur l’eau et les milieux marins. Ce volet du reporting extra-financier est souvent négligé, alors qu’il devient stratégique dans un contexte de tensions hydriques croissantes.

Même si la plupart des PME ne sont pas encore soumises à cette obligation, cette norme leur offre un cadre utile pour structurer une gestion responsable de l’eau dans leur stratégie RSE. Cet article propose un décryptage clair de l’ESRS E3 et des conseils pratiques pour passer à l’action.

ESRS E3 : une norme environnementale à ne pas sous-estimer

L’eau est longtemps restée en dehors des priorités des entreprises. Pourtant, avec le dérèglement climatique, les sécheresses et les pollutions croissantes, sa gestion durable devient un enjeu aussi central que le climat ou la biodiversité.

L’ESRS E3 ressources en eau encadre désormais la manière dont les entreprises doivent mesurer, anticiper et réduire leur impact sur le cycle de l’eau, depuis les prélèvements jusqu’aux rejets.

Elle s’applique à toutes les formes d’usage et d’influence sur les milieux aquatiques : nappes phréatiques, rivières, eaux souterraines, milieux marins, etc.

Que demande l’ESRS E3 ?

Cette norme impose aux entreprises concernées de publier des informations précises, vérifiables et comparables autour de plusieurs axes clés :

1. Évaluation de l’usage de l’eau

L’entreprise doit détailler l’usage de l’eau dans ses opérations : nettoyage, refroidissement, production, usage indirect, etc. Elle doit également identifier les zones à risque hydrique dans lesquelles elle intervient.

2. Mesure des impacts

Il ne s’agit pas seulement de comptabiliser les volumes utilisés. L’entreprise doit aussi évaluer ses rejets dans l’environnement, leur qualité, et leurs effets sur les écosystèmes aquatiques locaux.

3. Analyse des risques liés à l’eau

L’ESRS E3 demande d’identifier les risques internes et externes :

  • Pénuries ou tensions d’usage
  • Pollution accidentelle
  • Risques réglementaires ou réputationnels

4. Objectifs et indicateurs

L’entreprise doit fixer des objectifs clairs d’amélioration et publier des indicateurs :

  • Volume d’eau prélevé
  • Pourcentage d’eau recyclée
  • Volume de rejets traités
  • Réduction des pertes ou fuites

5. Intégration dans la stratégie RSE

Enfin, l’ESRS E3 invite à intégrer la gestion de l’eau dans la stratégie globale. Il s’agit de faire de l’eau un axe structurant de la responsabilité environnementale de l’entreprise.

Pourquoi cette norme concerne aussi les PME

Même une petite structure peut avoir un impact significatif sur les ressources hydriques :

  • Fabrication ou nettoyage utilisant de l’eau
  • Utilisation de produits polluants
  • Rejets dans des réseaux d’assainissement non adaptés
  • Implantation en zone à forte sensibilité environnementale

L’ESRS E3 ressources en eau permet aux TPE et PME de :

  • Mieux comprendre leur impact hydrique
  • Réduire leurs risques opérationnels et juridiques
  • Répondre aux attentes croissantes des clients et partenaires
  • Améliorer leur image sur le plan environnemental

Intégrer l’eau à sa stratégie RSE : 5 étapes concrètes

Même sans reporting obligatoire, voici comment appliquer l’esprit de l’ESRS E3 dans votre PME.

Étape 1 : Cartographier l’usage de l’eau

Listez tous les points d’usage de l’eau dans l’entreprise : nettoyage, machines, process, sanitaires, refroidissement… Évaluez aussi les volumes approximatifs utilisés.

Étape 2 : Identifier les zones à risque

Êtes-vous situé dans une région en tension hydrique ? Vos rejets peuvent-ils affecter une zone naturelle ? Utilisez des outils comme le Water Risk Atlas pour le vérifier.

Étape 3 : Mesurer et réduire les rejets

Vérifiez la qualité de vos rejets d’eau (eaux usées, produits, nettoyages). Mettez en place des mesures de traitement ou de réduction si besoin.

Étape 4 : Définir des objectifs hydriques

Fixez un ou deux objectifs simples :

  • Réduction de la consommation d’eau potable
  • Installation d’un système de recyclage interne
  • Réduction des fuites ou des pertes

Étape 5 : Suivre et valoriser vos actions

Mettez en place un tableau de suivi. Valorisez vos bonnes pratiques auprès de vos clients, fournisseurs et partenaires locaux.

Une norme en cohérence avec les politiques publiques

L’ESRS E3 s’inscrit dans le prolongement de plusieurs cadres existants :

  • Objectifs de Développement Durable (ODD 6 et ODD 14)
  • Directive-cadre sur l’eau (DCE)
  • Directive sur les eaux résiduaires urbaines
  • Stratégie pour les milieux marins en Europe

Elle vise à harmoniser les pratiques et à intégrer les entreprises dans une dynamique collective de préservation des ressources.

Une opportunité pour renforcer les liens avec le territoire

Intégrer la gestion de l’eau dans sa stratégie RSE permet aussi de dialoguer avec les acteurs locaux : agences de l’eau, collectivités, ONG, citoyens. C’est un levier de confiance, notamment pour les entreprises implantées en zone urbaine ou dans des environnements sensibles.

Certaines PME mettent déjà en place des actions exemplaires : récupération des eaux de pluie, choix de procédés secs, achats responsables, partenariats locaux… L’ESRS E3 leur donne un cadre pour formaliser et valoriser ces démarches.

En résumé

L’ESRS E3 ressources en eau ne se limite pas à une obligation technique ou réglementaire. Elle vient repositionner la gestion de l’eau au cœur de la stratégie environnementale des entreprises. Dans un monde où la raréfaction de l’eau devient une réalité tangible, intégrer cette ressource dans sa réflexion RSE n’est plus un choix, mais une nécessité.

Pour les TPE et PME, cette norme peut sembler lointaine. Et pourtant, elle offre un cadre pragmatique pour comprendre son impact hydrique, repérer les risques, piloter ses usages et renforcer sa crédibilité environnementale. Dans un environnement de plus en plus exigeant, s’aligner sur les principes de l’ESRS E3, même de manière volontaire, permet d’anticiper les attentes réglementaires, commerciales et territoriales.

En s’appropriant cette norme, une entreprise ne se contente pas de mieux gérer sa consommation d’eau. Elle valorise ses engagements, développe des synergies locales, sécurise ses approvisionnements et crée une dynamique vertueuse au sein de son écosystème. Elle démontre aussi sa capacité à penser durablement, à agir avec responsabilité et à inscrire ses actions dans le long terme.

C’est pourquoi chez GreenViz, nous avons conçu une fiche pratique synthétique pour aider les entreprises à intégrer les exigences de l’ESRS E3 sans complexité. Elle vous permettra d’évaluer votre situation, de structurer vos indicateurs, de poser des objectifs clairs et de construire une démarche hydrique cohérente.

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