Mettre en place la VSME dans sa PME : les étapes simples

La transition écologique, les exigences des partenaires économiques et la pression sociétale poussent de plus en plus d’entreprises à rendre des comptes sur leur impact environnemental, social et de gouvernance. Pour les grandes entreprises, cela passe par l’obligation de se conformer à la directive CSRD, avec ses 12 normes ESRS et ses exigences strictes.

Mais qu’en est-il des PME non cotées, qui ne sont pas (encore) concernées par la CSRD ? Doivent-elles attendre d’y être contraintes pour commencer à structurer leur stratégie RSE ? La réponse est non.

La norme VSME (Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs), publiée par l’EFRAG en 2024, leur offre un cadre volontaire, clair et progressif pour démarrer une démarche ESG sans complexité. Encore faut-il savoir par où commencer.

Dans cet article, on vous guide étape par étape pour mettre en place la VSME dans votre PME, que vous soyez une TPE de 10 salariés ou une PME industrielle de 180 personnes.

1. Comprendre les enjeux RSE de son entreprise

Avant de se lancer dans le moindre reporting, il est essentiel de poser les bases de votre démarche. Pourquoi vous engagez-vous dans la durabilité ? Quelles sont les attentes concrètes de vos parties prenantes ?

Cela implique d’identifier les personnes ou organisations qui peuvent vous demander des comptes : vos clients, vos fournisseurs, vos partenaires financiers, voire vos salariés. Chacun peut avoir des attentes différentes, mais une question revient souvent : quelles données ESG attendez-vous de nous ?

Cette phase d’écoute est fondamentale : elle vous permettra de cibler les bons indicateurs, d’éviter les efforts inutiles, et de poser les premières briques d’un dialogue constructif avec votre écosystème.

📝 Pour aller plus loin, nous vous recommandons de consulter la fiche VSME 1 – Qu’est-ce que la VSME ?, qui rappelle les fondements et objectifs de cette norme.

2. Choisir le module VSME adapté à votre maturité

La force de la VSME, c’est qu’elle n’impose pas une structure unique à toutes les PME. Elle propose deux modules, selon votre niveau de ressources et de maturité RSE.

  • Le module basique repose sur 11 divulgations essentielles, réparties entre les piliers environnement, social et gouvernance. Il est idéal pour structurer une première démarche RSE sans entrer dans la complexité.
  • Le module complet, plus narratif, permet aux entreprises déjà avancées de valoriser leurs engagements : stratégie climat, diversité, inclusion, trajectoires de réduction d’émissions, modèle d’affaires durable…

Pour commencer, mieux vaut opter pour le module basique. Il vous permet d’avancer de manière réaliste, sans pression, tout en posant des bases solides. Si vos besoins évoluent, vous pourrez toujours passer au module complet par la suite.

👉 Pour un aperçu détaillé de cette structure, lisez notre fiche VSME 2 – La structure modulaire ainsi que la fiche 3 sur les 11 divulgations.

3. Préparer et collecter les bonnes données ESG

Une fois votre module choisi, vous devez constituer un socle de données fiables et exploitables. Pas besoin de déployer un logiciel de reporting complexe dès le départ : un simple tableau Excel, bien structuré, peut suffire.

Voici les types de données à rassembler :

  • Données environnementales : énergie consommée (factures), émissions directes (scope 1) et indirectes (scope 2), gestion des déchets, utilisation des ressources naturelles.
  • Données sociales : conditions de travail, équilibre vie pro/perso, formations, diversité (genre, âge, handicap), dialogue social, bien-être au travail.
  • Données de gouvernance : implication de la direction dans la stratégie RSE, politiques internes (RGPD, éthique, achats responsables), relations avec les parties prenantes.

L’important ici est de centraliser l’information, et de vous assurer qu’elle est à jour. N’hésitez pas à désigner un référent RSE interne, même si ce n’est pas son métier à temps plein.

Des outils comme Greenly peuvent vous aider, mais ils ne sont pas indispensables pour débuter. L’essentiel est d’avoir une grille claire qui structure vos efforts.

4. Rédiger un premier rapport ESG simple mais crédible

Une fois les données collectées, il est temps de formaliser votre reporting. Le format est libre, mais nous vous recommandons un document structuré qui peut être diffusé en interne comme en externe.

Deux grandes approches sont possibles :

  • Un rapport chiffré, qui présente vos indicateurs ESG de manière synthétique, avec des explications brèves.
  • Un rapport narratif, plus long, qui raconte votre démarche RSE, vos valeurs, vos projets, vos réussites, vos difficultés, vos ambitions.

L’idéal ? Mixer les deux. Quelques chiffres clés, accompagnés d’un discours honnête, clair, humain.

Votre rapport peut être publié sur votre site web, intégré à vos annexes financières, ou partagé dans vos appels d’offres. C’est un atout de communication, mais aussi un outil de pilotage pour les années à venir.

👉 La fiche VSME 4 sur le module complet explique comment articuler ces éléments pour aller plus loin.

5. Diffuser et faire vivre la démarche

Une fois votre rapport produit, ne le gardez pas pour vous. Diffusez-le. Montrez que vous vous engagez. Partagez-le avec vos clients, vos partenaires financiers, vos collaborateurs. Il peut aussi vous aider dans vos démarches de labellisation (Lucie, B Corp…) ou pour répondre à des exigences de grands comptes.

Mais surtout, pensez long terme. Le reporting n’est pas une fin en soi, mais un point de départ. Il vous donne un cap, un cadre, une méthode. Il permet de mesurer vos progrès, de corriger vos trajectoires, et d’ancrer durablement la RSE dans votre stratégie.

Ne cherchez pas à être parfait la première année. Cherchez à être sincère, cohérent, progressif.

Faites de la VSME un levier de transformation interne

Trop souvent, les PME considèrent le reporting comme une contrainte. La VSME peut devenir tout l’inverse. En structurant votre démarche, vous mettez à plat vos priorités, vous mobilisez vos équipes, vous créez une culture d’entreprise plus responsable. Le fait même de collecter les données vous obligera à regarder votre activité autrement.

C’est aussi un formidable outil de montée en compétence. En désignant un référent, en formant vos collaborateurs, en vous interrogeant sur vos pratiques, vous déclenchez une dynamique qui dépasse le simple reporting. C’est là que la VSME prend tout son sens : non pas un exercice de style, mais un levier de transformation à votre mesure.

En conclusion

Mettre en place la VSME dans sa PME, c’est choisir une voie claire, accessible et concrète pour structurer sa démarche RSE. Contrairement aux cadres complexes souvent réservés aux grandes entreprises, la VSME a été pensée spécifiquement pour les TPE et PME. Elle permet de clarifier ses engagements, fixer des objectifs réalistes, suivre des indicateurs simples et partager ses résultats avec transparence.

Adopter la VSME, c’est aussi faire un pas vers une entreprise plus résiliente, plus attractive et plus alignée avec les attentes sociétales actuelles. C’est une manière d’ancrer sa stratégie dans une logique de durabilité, sans perdre de vue la performance économique.

Chez GreenViz, nous accompagnons chaque jour des petites structures dans la mise en œuvre de cette démarche. Pour vous aider à franchir le pas, nous avons conçu une fiche pratique exclusive qui reprend toutes les étapes présentées dans cet article : de la définition de la raison d’être au suivi des indicateurs, en passant par des exemples concrets, des outils et des conseils adaptés aux réalités des PME.

➡️Téléchargez gratuitement notre fiche « Mettre en place la VSME dans sa PME » et commencez dès aujourd’hui à structurer votre engagement RSE de manière simple, mesurable et durable.

👉 Et si vous souhaitez aller plus loin, nos experts sont à votre disposition pour un accompagnement sur-mesure, adapté à vos objectifs et à vos contraintes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *